Département de la Meuse.

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Monographie

de la

Commune de Villers -aux-Vents

par

Mr Adnot, instituteur.

 

Table

 

Nom et étymologie   

 

page I

Géographie :

 

 

---Position & limites 

 

§ I

---Orographie 

 

§ I

---Hydrographie 

 

§ II

Histoire 

 

§ XIII

 

 

Commune de Villers-aux-Vents

 

Nom de la commune en français :

Villers-aux-Vents

en patois : Villé-aux-Vents

avant 1789 : Villare in comitatu Barreuis.

(dictionnaire Maillet) ; Villers-as-Vans

(accord entre les abbayes de Beaulieu & de Lisle, (1620 ) titre dont il est fait mention à la page 13.)

pendant la révolution :

Villers-aux-Vents

Etymologie probable : Le nom de Villers, très commun en Lorraine, semble venir de villa, une métairie, une ferme, une cense.

Ecarts qui en dépendent : Le Moulin de Péroyes à 1100 mètres du village et la Tuilerie à 400 mètres.

 

Géographie
 

Position de la Commune....... Villers est situé par 2° 41’ de longitude est, de 48° 51’ de latitude nord. Son altitude varie entre 149 mètres (moulin de Péroyes) et 190 mètres (plateau de Villers).

Il est à 5 Km de Revigny, chef lieu du canton ; à 15 Km de Bar-le-Duc, chef lieu du département ; à 128 Km de Nancy et à 248 Km de Paris.

Limites et aspects du territoire...Orographie..

Le territoire est limité au nord par celui de Layecourt, à l’est par celui de Louppy le Château, au sud par celui de Laimont et à l’ouest par ceux de Brabant et d’Auzécourt.

La superficie est de 614 hectares.

Vu d’ensemble il offre l’aspect d’un plateau accidenté et boisé surtout à l’est et à l’ouest.

Ce plateau est compris entre la vallée de la Chiers, au nord et celle de la Nausonce au sud. Il commence à Hargeville et termine à Noyers. La direction générale des collines est de l’est à l’ouest; leur altitude moyenne est de 160 mètres.

Hydrographie.........Villers-aux-Vents est arrosé par le Nausonce, petite rivière qui prend sa source sur le territoire de Génicourt, coule de l’est à l’ouest, arrose Sainte-Hoïlde, Gros-Terme, Villers-aux-Vents, Brabant et se jette dans la Chée entre Vroïl et Nettancourt. Cette rivière, peu large sur le territoire de Villers, est sujette à de fréquents débordements. Elle est peu poissonneuse ; on y trouve cependant quelques vilains, des goujons et des loches. Il y a quelques années les écrevisses y étaient nombreuses ; aujourd’hui elles ont complètement disparu.

Le ruisseau de Toulmont, grossi de celui de Plunget, arrose de belles prairies et va se jeter dans le Nausonce près du moulin de Péroyes.

A 2 Km environ de Villers, à droite de la route de Villers à Laheycourt, on remarque l’étang de Morinval qui fournit un poisson estimé. La superficie est de 70 Ha 96 Ares y compris la partie qui se trouve sur Laheycourt. La surface de la partie de l’étang sur le territoire de Villers-aux-Vents est de 31 Ha 79 Ares 30 Ca. La chaussée de l’étang forme une partie de la route. A gauche de la route se trouvait le petit Morinval, étang desséché et converti en prairies depuis très longtemps. Il a été vendu en détail. Il se trouve sur le territoire de Villers-aux-Vents, d’Auzécourt et de Laheycourt. Les étangs de Morinval appartenaient autrefois au duc de Bar. En 1415, le poisson de Morinval n’a pu être à Bar à cause des gens d’armes qui occupaient Laimont ( Archives départementales B-683 ) Il est aujourd’hui la propriété de Mme Montaux de Paris.

Au sud-ouest du territoire se trouvait l’étang de Péroyes, alimenté par le ruisseau de Toulmont. Il est desséché depuis un temps immémorial et converti en prairies.

Sur les confins ouest du territoire se trouve la source ferrugineuse du Blanc-Chêne, située dans la contrée de ce nom. Son eau ne renferme qu’une petite quantité de fer ; elle est cependant beaucoup recommandée par les médecins à cause de ses qualités toniques et digestives. Elle avait autrefois une grande réputation.

Il n’y a pas de fontaines publiques dans le village. Il est alimenté au moyen de puits creusés dans chaque maison à une profondeur moyenne de 15 mètres.

 

Géologie -------Le sol est argilo-calcaire, et assez difficile à cultiver. Les cultivateurs remédient aux inconvénients résultants de la nature du sol par des drainages bien entendus.

 

Climat -------Le climat est tempéré mais plutôt froid que chaud. Les orages, dont la direction ordinaire est le sud-ouest sont rarement violents et de mémoire d’homme n’ont causé aucun dommage grave. On attribue leur éloignement à leur direction. Ils s’engagent ordinairement dans les vallées de la Chée et de l’Ornain; de sorte que Villers placé sur une hauteur entre ces deux vallées en est exempt.

La grêle tombe rarement seule ; elle est toujours mêlée à la pluie et n’occasionne que très peu de dégâts.

Flore et faune de la localité ------On ne rencontre sur le territoire de Villers aucune plante, aucun animal étrangers à la région.

 

Bois et forêts ------En1826, lors de la confection du cadastre, il n’existait à Villers que 80 ares de bois nouvellement plantés. Depuis cette époque, mais surtout depuis 1870, on a planté en saules, bouleaux, aulnes, trembles, coudriers, chênes une superficie d’environ dix-neuf hectares dans les terrains qui avoisinent la forêt de la Penthière. Ces plantations, dans des terrains peu productifs et éloignés du village, ont très bien réussi, et tout fait espérer qu’avant 15 ans les contrées de Côte de l’Etang, le Cugnot, le Haut-Chêne, Queue-Mareuse, la Croisette et le Houy le Ribeau seront entièrement couvertes de bois.

 

Population--
 

 

Population

Maisons

Feux

En1789

427

106

125

1850

413

104

123

1860

396

109

132

1870

355

105

126

1875

335

105

116

1881

280

102

104

1886

274

95

97

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

On voit par le tableau ci-dessus que la population qui en1789 était de 427 habitants n’est plus en 1886 que de 274 ; c’est donc en moins de cent ans une diminution de 153 habitants. Cette diminution est attribuée en grande partie à l’émigration des émouleurs et des cordonniers qui vont pour la plupart exercer leur industrie en Bourgogne et s’y établissent.

On pourrait encore ajouter comme cause de diminution de la population les fréquents incendies qui ont éclatés dans la commune de 1801 à 1881 (10 incendies, pertes totales évaluées à 150000 F..)

Enfin la cessation définitive des travaux de la tuilerie, laquelle occupait une vingtaine d’ouvriers qui ont dû quitter le pays.

Les maisons sont construites en pierre et en bois ; d’autres entièrement en bois. Elles sont couvertes en tuiles creuses et en tuiles mécaniques. Les nouvelles constructions sont toutes en pierres.

 

Agriculture------ La surface totale du territoire est de 614 Ha répartis ainsi qu’il suit :
 

Céréales et autres farineux alimentaires

285  Ha

Cultures potagères et maraîchères

30

"  industrielles

0

Prairies naturelles

125

"  artificielles 

40

Vignes

30

Bois et forêts

20

Landes, friches

0,40

 

L’agriculture a fait à Villers, depuis quelques années de grands progrès. Les cultivateurs s’efforcent au moyen d’échanges faits entre eux de réunir les propriétés trop morcelées. Ils assainissent leurs terres trop argileuses par des drainages.

L’engrais le plus généralement employé est le fumier ; toutefois depuis quatre ou cinq ans, les cultivateurs soucieux de leurs intérêts, y ont adjoint des engrais chimiques : nitrates et sulfates

Les instruments agricoles : faucheuses, moissonneuses, rateleuses, charrues perfectionnées sont beaucoup employés dans cette commune et remplacent avantageusement les ouvriers qui font défaut.

La plus grande partie des cultivateurs font partie de la société d’agriculture de l’arrondissement de Bar-le-Duc.

L’assolement est triennal, mais la partie autrefois réservée aux jachères est plantée en légumes de toutes sortes.

Le territoire a été totalement aborné en 1866. En même temps que se faisait cette importante opération 22 kms de chemins ruraux ont été créés, ce qui a augmenté sensiblement la valeur de la propriété. Le prix moyen d’un hectare de terre est de 1050 F, de pré, 2500 F.

Les produits de la localité consistent surtout en céréales, en fourrages et en vin.

La qualité des céréales est toujours bonne et la récolte est

presque toujours abondante et rémunératrice.
 

L’Hectare de blé produit en année moyenne

25 Hl

"  d’avoine "

35 Hl

"  d’orge " 

35 Hl

 

Les prairies naturelles donnent un fourrage estimé. Les meilleures sont situées aux lieux dits : Breuil, Au delà de l’eau, Malivat, Grève, Plunget ; elles sont toutes arrosées par le Nausonce, les ruisseaux du Plunget et de Toulmont.

Le regain est récolté dans une moitié des prés ; l’autre moitié est livrée à la vaine pâture.

Les vignes, autrefois source de richesses pour le pays, sont aujourd’hui ravagées par le mildiou et le pourridié. Elles sont plantées en gamais, pineau, petits plants ; elles fournissent un vin de médiocre qualité.

Les vignerons font les plus grands sacrifices pour empêcher la propagation de la maladie. Ils traitent les vignes par le sulfate de cuivre et l’ammoniaque au moyen de pulvérisateurs. Malgré ces soins, la maladie fait chaque année de nouveaux progrès. Aussi beaucoup de vignerons ont pris le parti d’arracher les vignes et de les remplacer par des arbres fruitiers

Le rendement moyen d’un hectare de vigne est de 35 Hl. Dans cette localité on élève des chevaux, des boeufs, des vaches, des moutons et des porcs.

Beaucoup de cultivateurs ont une jument poulinière qui leur donne chaque année un poulain. On attelle à l’âge de deux ou trois ans ou on les livre au commerce. Certains cultivateurs s’en servent jusqu’à l’âge de six ans, époque à laquelle ils ont acquis leur entier développement, et les vendent ensuite afin d’en retirer le plus grand profit.

On élève aussi des boeufs pour la boucherie et des vaches pour la production de lait, lequel est vendu pendant 8 à 9 mois de l'année à la fromagerie de la Maison du Val au prix moyen de dix centimes le litre.

Depuis un an environ, l’élevage des bêtes de boucherie tend à diminuer à cause du prix peu rémunérateur de la vente.

On remarque aussi dans cette localité un beau troupeau de moutons, 650 bêtes environ appartenant à dix propriétaires. On peut évaluer à 150 le chiffre des moutons vendus annuellement pour la boucherie.

Quand aux porcs, les agriculteurs en élèvent peu pour la charcuterie, relativement à l’importance de leur culture. Le nombre de ces animaux vendus annuellement est de 40 environ. Le territoire est giboyeux ; on y rencontre quelques chevreuils, des sangliers, des lièvres, des cailles, peu de perdreaux, mais en revanche beaucoup de canards et autres oiseaux aquatiques sur l’étang de Morinval. La chasse est louée pour 6 années et rapporte 300 F. à la commune.
 
 

Année

Céréales Et autres farineux

Cultures Potagères et maraichères

Industrielles

Prairies naturelles

Prairies artificielles

Vins

 

Hectolitres

Quintaux

Quintaux

Quintaux

Quintaux

Hectolitres

1800

 

 

 

 

 

1850

4050

 

 

3030

792

300

1860

6101

474

6

3535

545

1400

1870

3875

 

 

3420

1220

800

1880

5283

 

 

3360

1975

120

1887

5450

 

 

5400

1400

900

 

Industrie……Le moulin à eau de Péroyes, situé sur le Nausonce à 1100 mètres du village et sur la rive droite de la route départementale de Reims à Bar. Il a été incendié en 1843 et reconstruit en 1844. Il a deux paires de meules et peut donner environ 25 quintaux de farine par jour. Il chôme pendant les étés trop secs. Villers ne possède pas d’autres industries.

Une tuilerie, construite en 1845 au bas du village dans des terrains renfermant de l’argile de bonne qualité a fonctionné jusqu’en 1875.

L’éloignement du chemin de fer et du canal, le mauvais état des chemins conduisant à la gare et par conséquent l’élévation du prix de revient ont empêché l’écoulement des produits et provoqué la fermeture de la tuilerie, aujourd’hui démolie. 

 

Prix des denrées.  

 

Année

Blé le quintal

Avoine le quintal

Vin l’hectolitre

Viande  le kilo

Foin le quintal

1850

35 F. 

15 F.

50

0 F. 80

5 F.

1860

28

14

25

0 F. 85

6

1870

30

22

30

0 F. 40

7

1880

27

16

45

0 F. 60

2,60

1887

21

15

30

0 F. 70

3

 

Villers est traversé par les chemins vicinaux de Villers à Laimont (construit en 1825) ; de Villers à Laheycourt (1803). En outre il est à 1 Km 6 du Chemin de Grande Communication N° 20.

Villers a fait construire sur la partie de son territoire un chemin destiné à le relier à Louppy-le-Château. Il serait à désirer que la commune de Louppy construise le tronçon de chemin qui se trouve sur son territoire.

Tous les chemins sont dans un parfait état de viabilité. En outre le territoire est traversé dans tous les sens par 22 Km de chemins ruraux d’une largeur de 4 mètres.

Villers est à 5 Km de la gare de Revigny (lign,e de Paris à Avricourt) et à 6 Km du canal de la Marne au Rhin.
 

Administration communale….. Les registres des actes de la mairie ne datent que du 30 pluviose an II. Ceux qui étaient antérieurs à cette époque ont disparu.

En l’an deux était président François Collignon (le titre de maire avait été supprimé le 27 brumaire an II, il sera rétabli le 30 germinal de la même année).

François Collignon est de nouveau maire le 23 prairial an III par arrêté du représentant du peuple Gantois en mission deans le département de la Meuse. Par ce même arrêté la municipalité est constituée. Elle se compose, outre le maire, de trois officiers municipaux, quatre notables et un procureur syndic. 

 

Liste des maires et adjoints de Villers-aux-Vents de l’an II à ce jour.  

 

Date de la nomination ou de l’élection

Maires

Adjoints

An II

Collignon François

Adam Louis

20 prairial an VIII

Collignon François

Boucher Jean

10 thermidor an XII

Collignon François

§

28 février 1816

Champion

Mourot Claude

24 mars 1819

Mourot Claude

Féry Claude

25 mars 1826

Caron Claude Chevalier de la légion d’honneur

Mourot Victor

14 janvier 1832

Mourot Claude

Jeoffroy Louis

6 avril 1840

Jacquinot Armand

Caron Joseph

15 avril 1847

Mourot Félix

§

15 novembre 1850

Mourot Louis-Frédéric

Emard Prosper

13 août 1862

Emard Prosper

Féry Emile Rousselot Pierre

13 mars 1872

Féry Avit-Emile

Georges Léopold Mourot Edmond Vigroux Basile

 

Cette commune n’a d’autres revenus que la location de la chasse et la vente des fruits champêtres de Saint-Louvent. Ces revenus s’élèvent à environ 320 F. Elle est obligée de s’imposer pour la moindre dépense. Son budget se monte à 6000 F. Elle est imposée de 125 centimes.

Monuments….. Villers possède une jolie petite église batie en 1870, une maison d’école pour les enfants des deux sexes, un presbytère et un lavoir communal.

Sur la place pubique, autrefois, place de la Révolution, près de l’église on voit un magnifique marronnier à la végétation luxuriante, ancien arbre de la liberté dit-on, planté le 30 germinal an II.

Conditions hygiéniques de la localité….. L’état sanitaire de la commune est excellent. Les vieillards de plus de 75 ans y sont nombreux. A l’exception du choléra de 1832 qui a enlevé 22 personnes, jamais de mémoire d’homme aucune épidémie n’a sévi à Villers. Cela tient à une bonne exposition du pays et sa situation sur un coteau élevé.     

 

Histoire    

 

Les détails sur l’historique de Villers-aux-Vents font à peu près défaut. On ignore son origine. Suivant la tradition locale, Villers était autrefois plus étendu qu’il n’ l’est aujourd’hui. A la Maise, contrée située à 300 mètres est du village, on remarque des vestiges de constructions antiques, des débris de poterie et de tuiles creuses, longues mais étroites, ayant un crochet au milieu du dos. Dans les contées du Plunget et du pré Simonin on a trouvé des puits murés. Un de ces puits a été vidé à moitié et rempli. L’autre, celui du pré Simonin n’a pas encore été examiné. On ignore l’origine de ces puits.

J’ai relevé dans les archives du département de la Meuse quelques notes concernant la Commune de Villers-aux-Vents et dont mention suit :

L’an 1260 au mois d’août, accord entre les abbayes de Beaulieu et de Lisle, à l’occasion du pré, dit le pré Quénélou et le tiers de la dîme de Villers qui par cet accord appartiennent à la dite abbaye de Lisle avec la pâture commune du dit Villers, moyennant un cent annuel de 25 F. et ne peuvent les dites abbayes acquêter héritage sur l’autre sans l’agrément réciproque. (Archives départementales. Série H. Cartulaire abbaye de Lisle Tome I folio 14).

Un titre sans date constatant que les dîmes et le vain paturage de Villers appartiennent à l’abbaye de Lisle et que la chapelle de Lamermont est mère église de Villers.

"Dans l’intention de blâmer la fausseté il est nécessaire d’invoquer le témoignage de la vérité et pour cela, moi Rémy, doyen de la cathédrale de Verdun, par la grâce de Dieu, je fais connaître à tous présents et à venir que toute la dîme de Villers et la vaine pâture dans la forêt de Villers, à l’usage de tous genres d’animaux, sont acquis à l’église de Lisle, à la condition qu’on en fera pas tomber par la verge ou le bâton les glands des chênes. Ceci a été adjugé à l’église mère de Lamermont à laquelle appartient la chapelle de Villers, perpétuellement, sans faire de dommages ; et que si par hasard il est fait dommage il sera réparé sans autre réprimande. Et pour que toutes ces choses demeurent inébranlables nous avons eu soin de les confirmer par l’autorité de notre sceau et le témoignage des personnes soussignées. Témoins : Hugues, chantre ; Pouchard, archidiacre ; Godfroy, chanoine de Sainte-Marie majeure. "

En 1632, le duc Charles IV donna à titre d’usufruit à François de Savigny, seigneur de Leymont, Fontenoy, Chardogne, etc, Petit Louppy et Villers aux Vans, en considération de ce qu’il avait quitté le service du roi de France pour s’attacher au service du dit Duc. (Dom Calmet).

En 1649, la chambre des comptes ordonne au gruyer à faire un procès à M. de Villers et à ses gens pour dégradation dans la contrée du Faux-Miroir.

En 1644, la seigneurie de Villers est donnée à Monseigneur d’Angoulême. (Archives départementales B. 651)

En 1652, la chambre des comptes de Bar prend ses mesures pour s’opposer à la donation faite par le Roi du village de Villers-aux-Vents. (B. 661)

Avant la Révolution, Villers faisait partie du diocèse de Toul, de la prévôté et du baillage de Bar. Le Roi en était mle seul seigneur. L’abbé de Jeand’heures, le prieur de Beschamp et le prieur des Hermites étaient décimateurs pour deux tiers. Le curé l’était pour l’autre. (Dom Calmet)

Jusqu’en 1661, il y avait un four banal qui appartenait à son altesse royale. Les anciens ignorent sont emplacement.

Ce village a relativement peu souffert de l’invasion allemande de 1870.

Cinq mille Allemands ont, à différentes reprises, logés à Villers pendant un temps n’excédant pas deux jours. Le montant des réquisitions a été de 7929 F. 80 ; les contributions de guerre se sont élevés à 2639 F. 88 (Comptes de Guerre, délibération du Conseil municipal du 20 novembre 1873 ) Les habitants ont été complètement désintéressés par l’Etat pour une somme de 4713 F. et par la commune pour le reste ; il a été fait face à cette dépense au moyen d’une imposition extraordinaire de 15 Centimes qui

a pris fin en 1887. 

 

Livre d’or de la Commune ; Personnages célèbres ; Biographies sommaires ; Détails curieux ou inédits.

 

Les registres de l’état civil datent de 1617 ; ils sont signés par le curé seul ; à partir de 1682, ils sont signés par le curé et les témoins ou les parties contractantes.

Il n’y a pas eu de personnes célèbres à Villers.

Je relève dans les actes de l’état civil des noms de personnes nobles qui ont habité cette commune :

En 1692, Anne de Fuzellier est marraine d’un enfant baptisé à Villers.

Le 12 janvier 1705, Philippe de Reyons, écuyer et avocat au parlement de Nancy, époux de Mademoiselle de Lamorre a un fils agé de quatre mois qui meurt et est enterré dans le choeur de l'église.

Le 3 juillet 1708, une centaine d’habitants de Villers monte à Louppy-le-Château pour y être confirmés. M. de la Morre ets du nombre. (L’acte de confirmation figure sur les registres de l’état civil. Il est signé par le curé et M. de la Morre)

Le 21 aôut 1709 est morte Jeanne des roseaux épouse de Gaspard de la Morre. Elle est enterrée dans le choeur de l'église.

Le 28 octobre 1709 ; Acte de mariage de Gaspard de la Morre et de Marie de la Marche de Bussy, fille de Louis Guérin de la Marche et de Marie de Baudrémont. Philippe de Réyons est témoin. Ce mariage est célébré à Villers-aux-Vents par Caucy, prêtre religieux, confesseur de l’abbaye de Saint-Hould.

Le 16 aôut 1710 un fils nait de ce second mariage : Gaspard.

A partir de cette époque, il n’est plus fait mention des de la Morre dans les registres de l’état civil.

En 1714, Petit de Villers, lieutenant au régiment de dragons de Lauterre est parrain d’un enfant baptisé à Villers.

Le 25 novembre 1721, le seigneur de Villers-aux-Vents, Messire Georges de Clemery, gentilhomme ordinaire de la chambre de son altesse royale, lieutenant général des eaux et forêts a été parrain d’un enfant baptisé à Villers.

Aucun vieillard ne se rappelle avoir entendu parler de ces personnages.

L’ancienne église ayant été démolie en 1870, aucun vestige de ces tombes n’est resté.

Il y a cependant une contrée du territoire qui est appelée : Pièce la Morre

Election d’une sage-femme. Registre de l’état civil.

" Aujourd’hui deuxième mars mil sept cent quatre, Marie Quenaudon femme de Sébastien Battelant, laboureur de cette paroisse, agée de quarante-trois ans ou environ a été élue dans l’assemblée des femmes à la pluralité des suffrages pour faire l’office de sage-femme, et après le serment ordinaire entre les mains du sieur Layable, curé de cette paroisse, conformément au rituel du diocèse, la dite Quenaudon a déclaré ne savoir signer ".

 

Instruction…..L’instruction est en bonne voie à Villers-aux-Vents. La fréquentation des classes laisse peu à désirer. Les enfants sortent de l’école pourvu des connaissances indispensables aux besoins de la vie.

Depuis 1873, 35 enfants, filles et garçons ont obtenu le certificat d’études primaires et aucun conscrit n’a été reconnu illettré.

Villers possède une école mixte batie en 1843. Elle est située au milieu du village. La classe est spacieuse et bien aérée. Elle a une surface de 72 m² et un volume de 252 mètres cubes.

Attenant à la maison d’école se trouve le jardin de l’instituteur d’une superficie de 4 ares.

La population scolaire est de 50 enfants environ. 

 

Liste des instituteurs ayant exercé à Villers-aux-Vents

 

Année

Noms

 

1707

Gano

Ont le titre de recteurs d’école.

1719

Bugnot

Il en est fait mention sur les registres

1727

Radouan

de l’état civil.

1729

Vautrot

On ignore leur traitement

1755

Poriquet

Mourot Victor

an III

Poriquet

Traitement fixe de 500 livres. Il devait moyennant un redevance de 0 F. 75 par ménage pour monter l’horloge et nettoyer le temple de l’Etre Suprême.

an III

Thénos

Né au Vieil-Dampierre. 18 ans. 10 livres par écolier ; 6 livres par ménage pour monter l’horloge. Tient la classe de 7 h à 11 h et de 1 h à 4 h ½. Loge au presbytère.

an X

Jacques

Né à Sivry-sur-Ante. Traitement 1 F. par ménage pour chanter et assister le curé dans tout ce qu’il aura besoin. 0 F. 30 par mois pour les enfants qui n’écrivent pas et O F. 40 pour les écrivains. Se loge à ses frais.

1806

Mourot

Ex-instituteur de Vroil. Traitement 1 F. par ménage pour chanter, sonner, assister le curé ; 0 F. 25 par ménage pour porter l’eau bénite. 0 F. 50 par mois pour les écrivains et O F. 40 pour ceux qui n’écrivent pas. Fait classe de 6 heures à 11 heures et de 1 h à 5 heures. Les élèves apportent leur bois

1808

Cuny

Mêmes conditions que le précédent. Il était domicilié à Dommartin-sur-Yèvre.

1817

Joffroy

Né à Eclaires. Traitement 1 F.25 par ménage pour sonner, chanter, assister le curé. 0 F.60 par mois pour les écrivains et 0 F.50 pour ceux qui n’écrivent pas.

25 F pour la conduite de l’horloge.

1822

Royer

Pourvu du brevet du 3° degré, présenté par le Maire et le desservant, nommé par le recteur de l’Académie de Nancy.

1825

Liénard

Demandé par le Curé et le Maire. Pourvu du brevet du 3° ordre. Nommé par Etienne Marie Bruno d’Arlon, évêque de Verdun.

Cette nomination est valable pour 2 ans.

1842

Rousselot

 

1850

Husson

 

1860

Collin

 

1863

Lambert

 

1865

Lacourt

 

1879

Nicolas

 

1880

Adnot

 

 

Acte de nomination d’un instituteur

 

Aujourd’hui 1° prairial, an X de la République Française une et indivisible.

Nous soussignés, Maire Président et membres du Conseil de la Commune de Villers-aux-Vents étant assemblés ce dit jour en la chambre commune au lieu ordinaire de nos séances, pour délibérer à l’effet de faire la nomination d’un maître d’école tant pour l’instruction de la jeunesse que pour faire tous les offices du culte les fêtes et dimanches et autres jours, et y étant la majeure partie des habitants présents, s’est présenté le citoyen Pierre Jacquet, garçon majeur de la commune de Sivry-sur-Ante, Département de la Marne, lequel nous a dit que si le Maire, les Membres du Conseil et les habitants de la dite commune le trouvaient capable de remplir cette fonction sous la rétribution que l’on conviendrait ensemble, qu’il accepterait la place pour une année sans préjudice. En conséquence, nous lui avons demandé des marques de ses sciences, capacité, vie et moeurs, dont il nous a donné des connaissances, et après avoir examiné sa lecture, son écriture, l’arithmétique qu’il pouvait savoir et autres sciences nécessaires, nous avons trouvé qu’il était en état de remplir cette place dans la commune.

Considérant que cette nomination est une affaire très urgente pour tous les habitants et pères de famille, nous les avons fait assembler sur la place publique pour leur donner connaissance de la présente délibération et du prix qu’il nous demandait. Y étant il nous a demandé pour son salaire un franc par chaque ménage faisant feu dans la dite commune et s’il arrive que l’on porte l’eau bénite tous les dimanches comme avant la Révolution, il lui sera payé pour chaque ménage une rétribution de 0,25 F.

Notez que pour le un franc par ménage est pour lui chanter tous les offices, fêtes et dimanches, sonner la messe, vêpres et toutes les fois qu’il lui sera nécessaire, assisté le curé dans tout ce qu’il aura besoin

En outre, il nous a demandé pour l’écolage des enfants qu’on lui confierait, savoir trente centimes pour ceux qui n’écriront pas et quarante pour ceux qui écriront et ce par mois, sans préjudice du bois qu’il porteront comme de coutume, et il se charge de tenir les écoles régulièrement, sans intervalle depuis le dix brumaire ou la Toussaint, an onze, jusqu’aux fêtes de Pâques, inclusivement à commencer tous les jours à six heures du matin jusqu’à onze et depuis une heure de l’après midi jusqu’à cinq heures, sans qu’il puisse faire aucun travail qui se puisse être pendant le dit temps. Ceux qui voudront lui envoyer leur enfant avant et après le dit temps traiteront avec lui à l’amiable. Il se logera dans un logement convenable à dire du conseil et à ses dépens.

A toutes ces conditions il a été donné connaissance à tous les citoyens présents qui les ont agréées et ont promis d’y satisfaire et de payer le dit Jacques quartier par quartier. Réciproquement il s’est obligé à s’acquitter fidèlement des devoirs de son état tant envers les habitants qu’envers le citoyen curé et d’apprendre aux enfants tant masculins que féminins à lire, à écrire, calculer, de les contenir le mieux qu’il lui sera possible dans son école, les rues et à l’église, suivant l’honnêteté et la bienséance. Enfin leur apprendre tout ce qu’il croira leur être nécessaire s’il le le pense, au moins faire son possible. Il est convenu en outre que l’écolière ou l’écolier qui commenceront le mois le payeront entièrement à moins de maladies. De toutes ces clauses et conditions nous nous sommes obligés de nous y conformer. En foi de quoi nous avons rédiger le présent acte dont copie sera transmis au préfet dans la décade pour être approuvé par lui s’il y a lieu. Le maire, les membres du conseil et les habitants ont signé.
 

Usages de la vie privée et publique.

 

Il se pratiquait autrefois à Villers un usage curieux qui se rattachent aux vieilles coutumes et traditions du moyen-âge.

Le 22 octobre, jour de la fête patronale a lieu l’adjudication des fruits communaux provenant du chemin de la fontaine Saint-Louvent. L’adjudicataire de l’année précédente que l’on nommait lancier, muni de sa lance qui consiste en une ronce garnie de rubans neufs et d’une paire de gants à l’usage d’homme, parcourt le village le lendemain de la fête pour prévenir les habitants de se trouver à l’adjudication de la dite lance qui se fait le soir même au milieu de la rue et demeure à la personne qui a la mise au lever de la première étoile.

L’adjudication avait lieu moyennant une certaine quantité de cire, qu’autrefois on convertissait en cierges destinés au luminaire de la chapelle du Saint.

Plus tard le prix de l’adjudication sera payé en espèces.

Le lancier est tenu de payer un décime par franc sur le prix d’adjudication. Le surplus (espèce de don de joyeux avènement ) se partage en trois parts : l’une pour les conseillers municipaux, l’autre pour les hommes mariés et la troisième pour les garçons. La soirée se terminait par un bal offert gratuitement aux jeunes gens de la commune par le nouvel adjudicataire.

Si ce dernier est garçon il se choisit une lancière. Cette fête se célébrait de temps immémorial.

On a cessé de la célébrer en 1866.
 

Sources réputées miraculeuses

 

La fontaine de Saint-Louvent, patron de Villers se trouve à 360 mètres au nord du village. Les eaux vont se rendre dans le fossé de Toulmont. Le bassin est décoré de la statue du Saint et autrefois d’un tronc destiné à recevoir les offrandes des pèlerins qui viennent boire l’eau de la fontaine, la quelle a dit-on la propriété de guérir de la fièvre.

Il est presque inutile d’ajouter que la fontaine n’est plus visitée que par de très rares pèlerins et qu’elle semble avoir perdu ses qualités curatives.

 

Appendice

 

Il n’existe dans les archives de cette commune aucune pièce antérieure à 1793.

A Villers-aux-Vents, le 6 septembre 1888.

 

L’Instituteur,

Adnot