Les archives de Villers-aux-Vents.
 

La population de Villers-aux-Vents était de 220 habitants en 1914 et de 119 en 1926, et la plupart des manquants sont morts des privations que la grande guerre leur a fait subir en les obligeant à fuir devant l’envahisseur et à chercher ailleurs un refuge que la centaine de maisons incendiées le 8 septembre 1914 (sur 104 qui existaient alors) ne pouvaient plus leur offrir.

Un autre souvenir que les Allemands avaient laissé pendant les six jours de leur occupation était une tranchée profonde séparée des autres, où ils avaient vécu pendant la bataille de la Marne, et creusée dans les jardins au nord-est du village, à proximité du chemin de Laheycourt. Elle avait été aménagée confortablement et ne dépassait guère la superficie d’une grande chambre ordinaire. Elle a eu une certaine notoriété sous le nom de " Terrier du Kronprinz " et il y est venu de nombreux visiteurs; mais elle a été comblée depuis et n’en reste plus rien aujourd’hui.

En incendiant sans raison les maisons dont il a été question, les Allemands n’avaient pas épargné la mairie, et ils l’avaient brûlée avec les archives et registres qu’elle renfermaient.

Parmi ces archives se trouvaient les carnets paroissiaux de l’état civil antérieurs à la révolution, qui ont été détruits entièrement. En consultant les notes que j’en avais prises, je vais pouvoir en dire quelques mots:

Sur ces carnets étaient notés principalement les baptêmes: le premier baptême avait été constaté le 15 novembre 1621 et le premier décès le 9 novembre 1633.

Tout d’abord ils étaient sur papier libre, et ensuite, de 1689 à 1699, sur timbre de la généralité de Champagne, et après 1699 le papier timbré portait la légende : " Lorraine et Barrois ". Il y manquait les baptêmes et actes de 1638 à 1647 (guerre de Trente ans, période des Suédois) et de février 1648 à 1655.

De 1621 à 1680 aucune des notes n’était signée, mais de 1680 au 3 août 1682, ils étaient signés du curé et des parties.

On avait, au 14 novembre 1618, porté ces simples indications :

Noble Jean Oudin.

Noble Claude Collin.

Et noble Henry Quenauldon.

Et en 1677 : noble Georges Poupart.

J’ai relevé les deux mentions suivantes :

" Le 6 février 1635, fut tué Louvent Momidan par un carabin de M. de Montalant ".

(M. de Montalant était alors gouverneur de Bar pour le roi de France et il avait des carabiniers à son service; l’un d’eux avait aussi, d’après la Chambre des comptes de Bar, assassiné en 1634 M. de Montarlot de Revigny).

" L’an 1702, le 8° jour du mois de janvier, Christofle Mourot et Claudine Boulion ont été fiancés et se sont promis mutuellement à se marier ensemble aussitôt que faire se pourra et au plus tard dans 40 jours, lesquelles promesses ont été receues et bénies par moy Louis Lagabbe prêtre et curé du dit Villers en présence de François Féry et Jean Adam qui ont signé avec moy et lesdits fiancés.

" Les fiançailles n’ont été faites qu’aujourd’hui à cause qu’il y a dispance de Monseigneur l’Official de Bar datté du... ".

Le 10 septembre 1731, il était question d’une autre dispense de Monseigneur l’Evêque et Comte de Toul.

Sur une feuille séparée qui a une grande importance se trouvaient mentionnées les professions des habitants de

 
Villers-aux-Vents dans un rôle comprenant " tous les particuliers et habitants de la communauté de Villers-au-Vent, de l’année 1781, avec leurs noms, surnoms, qualités et professions qui devaient être cotés sur le pied certain du rôle de la subvention et ponts et chaussées ".

Ce rôle avait été établi par le maire et devait servir aux trois " asseyeurs " élus et choisis par les habitants pour satisfaire aux ordonnances envoyéés " par nos seigneurs le Président et conseillers de la chambre des comptes et cour des aides du duché de Bar " -lesquels asseyeurs devaient répartir sur les habitants de Villers, en deux rôles séparés, de chacun un pied certain de cent livres, savoir : sur celui des ponts et chaussées la somme de 850 livres et sur celui de la subvention celle de 800 livres, le tout au cours de France.

Il y avait comme cotisants, d’après les déclarations du maire :

 
 

8 laboureurs ayant chacun une charrue et ensemble 42  

chevaux.  

27 vignerons. 

18 savetiers. 

8 émouleurs. 

2 tissiers en toile. 

2 maréchaux ferrants. 

1 distillateur. 

Le meunier de Péroy (sic)

1 charpentier. 

1 charron. 

1 sabotier. 

1 joueur de violon. 

1 fendeur de bois. 

1 manouvrier. 

1 berger.

1 pâtre. 

Nicolas George, prêtre et curé (que nous retrouverons pendant la Révolution).  

Les garçons et filles, comprenant 4 ménages de frères et soeurs. 

13 femmes veuves. 

2 nouveaux mariés, cotés au rôle de la subvention pour ¾ chacun. 

La " rectrissedécolle " était exempte. On donnait les noms des morts de l’année 1780 : 3 femmes et 1 homme. 

 

 

(Cette pièce de répartition d’impôts dénotait une population de 3 à 400 habitants).

Il était aussi question d’une taille d’exploitation, où un habitant était coté à 8 sols, un 2° à 5 sols, un 3° (homme d’affaires de Mme de Sainte-Hoïlde) à 22 sols en deniers, et les sieurs Guillemet de Nettancourt, fermiers des étangs de Morinval, à 15 livres 5 sols, cours de France.

Le rôle dont il s’agit avait été fait pour servir aux 3 asseyeurs, et avant de leur être remis il avait été lu le 15 janvier 1781, par Jean Quenaudon, sergent, en la place publique où les habitants étaient bien et dûment assemblés, commandement à eux fait de déclarer s’ils n’y trouvent "  aucune chose de contraire, augmenter ou diminuer ".

Parmi les cotisables on remarquait : le maire, garde-chasse de sa Majesté, le syndic, le commissaire de police, le sergent, un collecteur de la subvention, un collecteur du 20°, un commis de la foraine et un fermier du domaine.

Pour finir, deux propriétaires de Revigny et Brabant-le-Compte (sic), qui avaient cédé à un propriétaire de Villers pour 235 livres, cours de Lorraine, une part qu’ils avaient en ferme de dîmes de Messieurs les moines de Jeandheurs, avaient été cotés à raison de 6 deniers par livre.

" Nota.- Les professions qui sont indiquées en ce rôle et leur proportion sont restés sensiblement les mêmes jusqu’en 1870 à Villers-aux-Vents.

" Mais les cordonniers et les émouleurs ne passaient pas tout leur temps à Villers : ils partaient au printemps à pied ou en voitures ; ceux des émouleurs qui avaient cheval et voiture vendaient de la boissellerie et de la ferronnerie de Villotte et Vaubecourt et complétaient à Langres leur assortiment de coutellerie.

" Ils se dirigeaient vers la Normandie, l’Anjou et la Bretagne.

" Les piétons, avec leurs hottes, visitaient la Bourgogne, une partie de la Champagne et même la Suisse.

" Tout le monde revenait à son point de départ pour la fête patronale du 22 octobre : c’est alors que les notaires venaient vendre les terres, près et vignes dont ils disposaient. On se disputaient les lots mis en adjudication ; les concurrents activaient le feu des enchères, parfois avec archar-

nement, et donnaient ainsi la preuve que leurs affaires avaient été fructueuses.

" Mais à la longue, beaucoup de nos émigrants, attirés par le bien-être et la richesse des régions qu’ils visitaient, finirent par s’y installer, et aujourd’hui on retrouve de leurs descendants à la tête de maisons importantes aux Riceys, à Reims, à Dreux, à Laval et à Brest.

" Les vignerons, de leur côté, se détachaient peu à peu des vignes qui, trop vieilles ou atteintes par le phylloxéra, avaient fini par ne plus rien produire ; presque tous devinrent alors des agriculteurs.

" Il n’y a plus actuellement ni cordonniers, ni émouleurs, ni vignerons, mais, malgré la diminution sensible de la population, on compte à Villers 20 cultivateurs avec une quarantaine de chevaux, au lieu de 8 laboureurs et 42 chevaux en 1781 ".

Quelques années plus tard, les habitants de Villers-aux-Vents, où il y avait alors 92 feux, durent nommer un député pour les représenter à la réunion du Tiers-état, qui eu lieu le 20 mars 1789 en l’église Saint-Pierre de Bar-le-Duc.

Ce fut M. Collignon que l’on chargea de cette mission.

Le Tiers-état de Bar dressa en cette circonstance le cahier général de ses plaintes et doléances ; malheureusement le cahier particulier de Villers n’a pas été retrouvé.

Dans les archives de Villers il y avait cependant des registres contenant les délibérations de la commune, mais la première portait la date du 8 février 1790 seulement.

J’y ai puisé des renseignements, qui eussent été plus complet si j’avais prévu leur destruction.

Voici par ordre chronologique les analyses ou reproductions de différentes pièces que ces registres renfermaient:

8 février 1790. --En vertu des décrets de nos seigneurs de l’Assemblée nationale des 14 et 29 décembre 1789, sanctionnés par le Roi et lus au prône de la grand’messe par le sieur Nicolas George, prêtre et curé, les citoyens actifs (remplissant les conditions exigées par les lettres patentes du Roi du 16 janvier 1790, c’est-à-dire âgés de 25 ans, domiciliés depuis un an et contribuables de trois journées de travail) se réunirent à l’église pour choisir leurs officiers municipaux le 8 février 1790.

Il y avait 51 votants (la population était à cette époque de 427 habitants). Le curé fut élu président de la réunion, et le greffier-secrétaire fut ensuite nommé avec des billets déposés dans un panier : tous deux prêtèrent serment devant la commune ; on choisit ensuite 3 scrutateurs.

On procéda alors à l’élection d’un maire par voie de liste individuelle, et à la majorité des voix plus une, à l’élection d’un procureur syndic de la même façon ; à l’élection de deux élus par voie de liste double et toujours à la majorité des voix, et à l’élection de 6 notables par scrutin de liste simple et à la pluralité des voix.

Les officiers municipaux prêtèrent ensuite serment devant la commune et le président.

Les membres de la première municipalité étaient : Louis Petit, émouleur, maire ; François Mengin, procureur syndic. Elus : Jean Maujean et Claude Féry ; notables : Pierre Moriaux, Jean Quenaudon, Claude Petit, Jean Champion, Collignon et François Vigroux ; secrétaire-greffier : François Champion.

 

3 mars 1790. -- L’assemblée municipale tenue au greffe choisit un secrétaire-greffier qui prête serment devant elle.

 

25 mars 1790. -- Il y eut à cette date un dépôt au greffe de la municipalité des rôles d’impositions retirés des mains des collecteurs pour vérifier les sommes perçues et versées au receveur ; -- le 24 juin 1790, un dépôt des rôles qui avaient été élus le 21 à la sortie de la messe paroissiale, -- et le 4 juillet suivant la remise de ces rôles à deux collecteurs, habitants de la commune, chargés de les lever, de porter l’argent au receveur et de rendre compte à ce dernier.

 

Enregistrement de lettres patentes. -- Ce registre contenait l’enregistrement de lettres patentes du Roi assez nombreuses, et notamment : celle du 22 avril 1790, sur les décrets de l’Assemblée nationale des 11 et 20 du mois de mars 1790, sur le décret du 17 du même mois concernant l’aliénation à la municipalité de Paris et à celles du royaume de 400 millions de biens domaniaux et ecclésiastiques ; celle sur les décrets des 14, 15, 18, 20 mars 1790, concernant la suppression de la Gabelle, du quart Rouillon et autres droits relatifs à la vente du sel à compter du 1° avril 1790 ; et une autre du 22 avril 1790, sur les décrets des 16 et 17 du même mois concernant les dettes du clergé, les assignats et les revenus des domaines nationaux.

 

29 juin 1790. -- Organisation de la garde nationale, 23 volontaires se sont présentés, ont prêté serment de soutenir la constitution, d’être fidèles à la Nation, à la Loi et au Roi et de " répandre jusques à la dernière goutte de leur sang toutes et quand fois ils en seront requis ", et on choisi entre eux un commandant, un porte-drapeau, un tambour, un lieutenant, un sergent et deux caporaux.

 

11 août 1790. -- Indication, après un placet présenté par 3 habitants de Villers et un rapport du procureur général syndic et des administrateurs composant le directoire du département de la Meuse, que la renonciation aux successions de leurs père et mère n’est pas un motif d’exclusion des assemblées primaires et de privation des droits de citoyens actifs quand on n’en tient aucun bien au préjudice des créanciers, et que ces 3 habitants ne sont pas dans le cas d’être privés de la qualité de citoyens actifs et seront admis sous cette dénomination dans toutes assemblées générales du canton et particulièrement de la commune.

 

16 août 1790. -- Mis en abanis, à la requête des laboureurs, de différents cantons de près avec défense d’enfreindre lesdits abanis avant le 22 septembre, le tout pour servir de nourriture aux animaux pris à la charrue pendant les semailles des blés ; nomination de 2 gardes, payés à raison de 3 sols par tête pour la garde et de 5 sols pour chaque bête qu’ils ramèneraient au greffe (les bêtes de charrue restaient dans les champs nuit et jour pendant les semailles ; il leur
était réservé des près en vaine pâture sous le nom d’abanis).

 

10 septembre 1790. -- Déclaration devant le maire et le producteur syndic par M...G..., fille majeure de 28 ans environ et couturière de sa profession, que depuis plusieurs années elle s’est retirée dans une chambre chez X... et que, pendant le courant du mois de décembre précédent, le nommé B. M., majeur, s’étant introduit nuitamment dans sa chambre pour la séduire avec promesse de la prendre en mariage, de façon que la dite déposante s’ayant laissé séduire et ont continué par trois autres " déférantes " fois pendant les avants de Noël, toujours sous promesse de l’épouser, de manière que ladite déposante déclare être " ensainte " des œuvres dudit M., laquelle nous a juré et affirmé n’avoir été vue de personne que dudit M., c’est pourquoi elle nous a fait la déclaration pour faire agir contre ledit M. Si toutefois il est refusant de l’épouser, même pour le faire condamner à l’entretien de l’enfant, même pour récompense, dommages-intérêts contre lui, et elle a déclaré qu’elle était sur le point de faire ses couches.

 

21 août 1790. -- Adjudication sur place publique au rabais de la garde des vignes suivant la coutume des lieux, avec charge par les adjudicataires de demeurer garants de tous les délits commis dans les vignes, faute par eux d’en avoir fait rapport au greffe à l’égard de " toutes gens et bêtes " qu’ils trouveraient faire délit et de veiller à ce que personne n’enfreigne le ban de vendange. L’adjudication a été faite à deux habitants qui ont été établis gardes et messiers, après avoir prêté serment, pour 6 sols pour chaque journeau de vigne payables par les propriétaires le jour de Noël.

 

21 août 1790. -- Décision prise par la municipalité constatant que le greffier, qui était dépositaire de 10 gerbes renégattes qui avaient été trouvées chez un habitant, pourrait les faire battre et remettre le blé à première réquisition.

 

5 septembre 1790. -- Tentative d’adjudication au plus offrant et dernier enchérisseur du regain de certains cantons de près destiné à être vendu pour subvenir aux besoins les plus urgents de la communauté.

 

Le 19 septembre 1790 une délibération municipale avait été prise constatant que les habitants payaient autrefois comme impôts des droits d’assises et que les laboureurs étaient également imposés pour " leurs bêtes tirant à la charrue ", mais que ces droits n’étant dus qu’au Roi qui était " seul seigneur " à Villers, ils demandaient à ne plus payer lesdits droits en se basant sur les décrets de l’Assemblée nationale d’août 1789 qui avait aboli tous droits féodaux et de servitude personnelle.

Cette délibération donnait la désignation détaillée des immeubles appartenant au domaine "  de Sa Majesté " et faisant depuis peu partie du domaine nationale.

Lesdits immeubles comprenaient :

1° 605 verges de pré sur le territoire de Villers, louées par Louis Petit pour 144 livres cours de France par année, et 80 verges de terre, louées à Christophe Mourot pour 120 livres au cours de France par année ;

2° Le droit de troupeau à part et les assises, mais ces objets, d’après la municipalité, se trouvaient au nombre des droits supprimés par l’Assemblée nationale.

3° Et les étangs du grand et petit " Morinvalle ", situés pour la majeure partie sur le territoire de Villers.

" Les habitants de Villers y ont eu de temps immémorial droit de vaine pâture et d’abreuvage pour leur troupeau communalle surtout l’année que les versaines sont de ce côté là et que c’est de ce même côté que le finage a beaucoup plus d’étendue. Les priver de ce droit cela leur ferait un tort considérable et une grande gène comme n’ayant aucun autre endroit pour faire abreuver leur troupeau. Ces étangs étaient en culture, depuis l’année précédente (1789) et les sieurs Guillemet de Nettancourt, fermiers, n’ont voulu faire aucune déclaration au sujet de la location ".

De la même délibération il résulte que les biens ecclésiastiques comprenaient :

1° 3 journaux de terre en roie, 30 verges de vigne et 187 verges de pré, loués à Jean Champion pour 60 livres au cours de France par an et appartenant au R.P. Minimes de Bar ;

2° Et le Bouvrot de la cure, qui se composait de 300 verges de terre et 445 verges de pré.

"  Le Bouverot ou Beuvrot, explique le Cardinal Mathieu, est un mot exclusivement lorrain qui voulait dire un bien-fonds attaché au presbytère. Le Beuvrot était exempt de dîmes : habituellement le curé le louait et en retirait le canon en nature ".

 

30 octobre 1790. -- Délibération du conseil municipal de Villers constatant que, pour l’élection d’un juge de paix, une réunion s’était tenue dans l’église de Noyers, que l’on jugeait trop petite pour contenir les 733 votants des communes de Noyers, Nettancourt, Sommeilles, Laheycourt, Auzécourt et Villers.

" Villers-aux-Vents fut incorporé le 26 février 1790 dans le canton nouvellement créé de Noyers et il fit partie jusqu’au 19 octobre 1801, époque à laquelle Revigny devint et continua à rester son chef-lieu de canton ".

 

30 pluviôse an II (1793). -- L’agent national ayant fait remarquer que le nom de maire étant supprimé dans les communes, il sera remplacé par celui de Président et qu’il sera pris dans le corps des officiers municipaux et élu le 1° de chaque mois ; le citoyen François Collignon est élu Président.

27 ventôse an II . -- Rétrocession par Pierre Savelin, adjudicataire de la lance du ci-devant patron Saint-Louvent, à la date du 27 octobre, vieux style, au citoyen Nicolas Viriot qui s’oblige à toutes les clauses et de rendre ladite lance audit jour garnie de ses droits (Voir ci-après au 5 brumaire an IX).

 

10 germinal an II. -- Délibération des officiers municipaux réunis au conseil général, relatant :

Qu’il a été observé par l’agent national de la commune que les représentants du peuple dans les départements

étaient chargés d’achever l’épuration des autorités constituées et de rendre un compte particulier des opérations à la Convention nationale ;

Que suivant l’arrêté du représentant du peuple Rossignol, on a changé deux notables pour cause connue, suivant qu’il est porté dans l’acte d’épurement, qui sont Louis Mengin et Jean Moriaux, qui ont été remplacés par Joseph Loth et Pierre Moriaux, mais Loth n’a pas voulu accepter, attendu qu’il était appelé pour remplir une place dans le bureau des domaines au département ; en outre, il a été aussi question du remplacement du nommé Claude Féry, qui a été rendu suspect et mis hors la loi par sentence rendue à la municipalité ; -- c’est pourquoi il a été nommé en conseil général et par les individus ayant le droit de voter, le citoyen Hubert Poriquet aux lieu et place dudit Loth et le citoyen Louis-Prudent Adam aux lieu et place dudit Féry.

 

L’an II de la République française une et indivisible, le dix germinal, " moi Nicolas Poriquet, notaire public, demeurant à Revigny, commissaire nommé par l’administration du district de Bar-sur-Ornain par sa délibération du 29 ventôse dernier pour aider et hâter l’exécution de la loi du 21 pluviôse qui règle le mode de paiement des pensions, indemnité et secours accordés aux défenseurs de la patrie et à leurs familles, me suis transporté à Villers-aux-Vents et de suite près de la municipalité à la Chambre commune où je me suis informé en parlant aux citoyens maire et agent national du degré d’exécution où se trouve ladite loi, à quoi ils m’ont répondu qu’ils n’ont jusqu’à présent pris aucune mesure pour la faire exécuter, ne l’ayant reçue que le deux du courant, j’ai recommandé à ladite municipalité de l’exécuter sans délai, ce que les citoyens maire et agent national ont promis et leur ai donné tous les détails nécessaires, de quoi j’ai dressé le présent acte que le maire et agent national ont signé avec moi ".

(Signé : Poriquet -- H. Collignon -- J. Boucher, agens.)

 

11 ventôse an II. -- Population de Villers : 427 individus.

 

11 ventôse an II. -- Déclaration par Barbe Petit, veuve

de François Féry, laquelle déclare devoir à de Burge du Reneson, émigré, la somme de 600 livres, cours de Lorraine, ledit de Burge, comme héritier de madame Guénot dit Vassard, " la présente déclaration n’ayant pu être faite au terme des lois attendu que le contrat était renfermé sous les sélez qui ont été aposez à la mort dudit François Féry attendu la présence de son fils qui sert dans un régiment de canonniers marins ".

 

19 ventôse an II. -- Adjudication de la perception des contributions de 1793 " vieux stile ".

 

Le 24 germinal an II les officiers municipaux et membres du comité de surveillance certifient que le ci-devant curé a prêté les serments exigés par les lois des 27 novembre 1790, 14 et 15 août 1792, c’est à dire le serment civique et celui de la liberté sans restriction, qu’il n’a pas été déclaré suspect ni enfermé comme tel, et qu’il s’est toujours bien comporté et conformé aux lois depuis 1789.

 

30 germinal an II. -- Plantation d’un arbre essence de chêne, dit l’arbre de la liberté, et reconnu et respecté comme tel en ladite commune, ce qui a été effectué avec grande pompe et des cris souvent réitérés de vive la République et décharges de mousqueterie souvent réitérées.

 

25 floréal an II. -- On demande l’autorisation d’employer à la reconstruction du pont de Vaux (sur le chemin d’Auzécourt) plusieurs matériaux en pierre provenant des ci-devant croix.

 

27 prairial an II. -- En vertu d’arrêté du comité de salut public de la Convention nationale du 11 prairial an II, art.8, fixation des prix des travaux de la campagne au même taux qu’en mil sept cent nonante, auquel il sera ajouté la moitié du prix en sus.

Fauchage : 2 livres par chaque journée et 2 livres par chaque fauchée.

Journée de fenaison et de moisson pour faner et relier : 15 sols par jour.

Voyages et transports de fenaux et de moisson : 30 sols chacun.

Journées de vendanges : les hotiers 30 sols par jour,

Vendangeurs : 10 sols par jour,

Tonneliers : 2 livres par jour.

 

25 fructidor an II-- Ban de vendange.

( Voir ci-après au 28 août 1822 ).

 

Prairial an III. -- Copie de la Constitution par le représentant du peuple Gantois sur le rapport du procureur syndic général, des autorités de la municipalité de Villers, comprenant : 1 maire, 2 officiers municipaux, 4 notables et 1 procureur syndic.

 

1° thermidor an III. -- Garde nationale : capitaine : Christophe Caron ; lieutenant : Claude Féry, le jeune ; sergents : Claude Vigroux et Bernard Mangin ; caporaux : Claude Christ, Mourot, Jean-Baptiste Gogery, Claude Est, Emard et Christ Mangin.

 

10 brumaire an III. -- Recensement : 429 individus.

 

26 frimaire an III. -- Application de l’approvisionnement du sel pour la commune à Louis Féry pour 5 sols avec la caution de Claude Féry, son frère.

 

5° jour de la 4° année de la République. -- Ban de vendange (Voir ci-après au 28 août 1822).

La place s’appelait Place de la Révolution.

 

5 brumaire an IV (1795). -- Adjudication de la lance (Voir ci après au 5 brumaire an IX).

 

30 vendémiaire an IV. -- " Aujourd’hui 30 vendémiaire de l’an quatre de la République une et indivisible est comparu le citoyen Nicolas George lequel nous a déclaré qu’il se propose d’exercer le ministère d’un culte connut sous la dénomination de la loy catolique dans l’étendue de cette commune et a requis qu’il lui soit desserné acte de sa soumission aux loyes de la République, de laquelle déclaration il lui a été desserné acte conformément a la loy du onze prereal de l’an trois et a ledit soumissionnaire signé (signé George) ".

 

" L’en quatre de la République une et indivisible le dix

brumaire est comparu en la chambre commune où la municipalité y étant réunie en conseil général s’est présenté le citoyen Nicolas George, lequel nous a déclaré qu’en conséquence de la soumission par lui faite pour l’exercice du Culte, qu’il choisissait pour en remplir les fonctions conformément aux loyes l’enceinte de la ci-devant Eglise, etc. (Copie de cette déclaration à transmettre au Tribunal correctionnel du canton) ".

 

" An six de la République (1797). -- Pour l’an six de la Répubique française. Cejourd’hui treize frimaire an six de la République française est comparu par devant nous agens et adjoint de la commune de Villers-aux-Vents, département de la Meuse, canton de Noyer, le citoïen Nicolas George domicilié aadit Villers-aux-Vents, lequel en qualité d’ecclésiastique et pour se conformer aux dispositions de la circulaire de l’administration centrale du département de la Meuse du 18 brumaire an six sous le numéro 158 , a renouvellé le serment exigé par l’article 25 de la loi du 19 fructidor an cinq qu’il suit :

Je jure haine éternel à la royauté et à l’anarchie, attachement et fidélité à la République et à la constitution de l’an trois, etc...

En outre a fait la déclaration suivante :

Je déclare que je n’ay ny rétracté ny modifié la déclaration que j’ay fait en exécution de l’article six de la loi du sept vendémiaire en quatre ny fait de protestation ou restriction contraire.

Duquel serment prêté et déclaration faite en présence de Bernard Mangin agens et de Jean Boucher adjoint municipal de la commune de Villers-aux-Vents ; duquel a requis acte que nous lui avons octroyé et a signé avec nous.(signé) Georges, Mangin et J. Boucher ".

 

Arrêté du 22 messidor an 8 (1789) constatant que la fête du 14 juillet sera célébrée le 25.

 

30 fructidor an 8. -- Adjudication de la perception de la contribution foncière personnelle et mobilière de Villers pour l’an 9 (adjudicataire, Louis-Prudent Adam).

24 pluviôse an IX (1800). -- A l’occasion d’un incendie : évaluation des pertes à 15961 francs ; demande de secours au Préfet sur la caisse destinée aux secours des incendiés ; répartition le 7 ventôse an IX de 23 boisseaux d’orge entre les incendiés " qui n’ont point été quester " ; répartition du 17 ventôse entre tous les incendiés de 38 boisseaux de blé et de 20 ½ d’orge et de 7 fr. 75 (le grain avait été donné par les habitants de la commune).

 

12 vendémiaire an IX. -- Le Préfet de la Meuse nomme les membres du conseil municipal, dont Claude Féry.

 

5 brumaire an IX. -- Copie textuelle de l’adjudication de la lance (Voir vieilles coutumes, VIII) :

" Cejourd’huy cinq brumaire de l’an neuf de la République française une et indivisible, par devant nous maire et adjoint de la commune de Villers-aux-Vents, sur la représentation qui nous a été faite par le citoyen Claude Vigroux, le jeune, marchand domicilié dans la commune de Villers-aux-Vents qui a dit que dans le courant du mois de brumaire de l’an huit, il lui a été passé une adjudication d’une partie de fruit champêtre appartenant à ladite commune lieudit à la haye Louvent et ceux accoutumés, laditte adjudication se faisant chaque année en même époque, dont il s’est obligé de rendre ledit jour une lance comme de coutume d’un bâton de ronce garni d’une paire de gand et de deux aunes de rubant de deux fiff érante coulleur et après l’avoir fait publier en place public, il s’est présenté le citoyen Vigroux qui l’a mis à sept francs, remont a été fait par le citoyen Pierre Thonnelier qui l’a mis à neuf francs, autre remont a été fait par le citoyen Claude Mourot qui l’a mis à neuf francs, et après plusieurs publicationc réitérées, ne s’étant présenté personne qui ait voulu faire enchère, Louis-Prudent Adam demeurant audit Villers auquel nous lui avons adjugé et adjugeons ladite lance et qui a mis à la somme de douze livres à charge pour lui de faire planter tant à la haie Louvent qu’alentour du semetier et en lieu propre pour cette plantation six arbres fruitiers de quel espèce qu’il voudra et aussy de payer compten les frais de publication d’adjudication, enregistrement des présentes, frais de violon et autres, de payer un franc trente-cinq centimes de frans vin et comme de coutume, dont la moitié aux hommes de laditte commune et l’autre moitié aux garçons, an charge par ledit adjudicataire de fournir bonne et suffisante caution, lequel a présenté le citoyen Jean-François Petit domicilié dans laditte commune, an charge par ledit adjudicataire de représenter le jour de la célébration de la fête du lieu datte de ce jour à un an , la Lance, comme il est dit, garnie de deux aunes de rubant neuf et d’une payre de gand neuf et de la mettre à prix. Fait et rédigé audit Villers-aux-Vents les jours, moi et an susdits, lecture faite, les parties présentes qui ont accepté et ont signé. (signé) Louis P. Adam, Jean F. Petit ".

En marge : Enregistré à Revigny le 8 décembre 1808, 1° 60 v°, Case 5. Reçu soixante et douze centimes y compris le décime, avec réserve de double droit. (signé) Aubriet.

 

20 brumaire an IX. -- Adjudication de la conduite de l’horloge, pour 17 francs, à Poriquet, instituteur.

 

20 brumaire an IX. -- Adjudication sur la place publique de la batterie de caisse. La place de sergent et tambour, à charge de porter toutes assignations, invitations et réquisitions qui pourraient survenir dans la commune et de ne pas prendre plus de 50 centimes pour les annonces qu’il pourra faire, a été adjugée à Théodore Aubry pour 8 francs pour l’année.

 

25 floréal an X (1801). -- " Aujourd’hui 25 floréal an X de la République française, nous maire de Villers-aux-Vents, j’ai reçu du Préfet du département de la Meuse les extraits des registres du département de la Meuse du 25 floréal an X relatif au vœu à emettre par le peuple français sur la question : Napoléon Bonaparte sera-t-il consul à vie? etc... J’ai invité les habitants à se transporter au secrétariat de la mairerie pour émettre leur vœu sur la question, y énoncée sur le registre qui est ouvert à cet effet, dans un délai de 7 jours conformément à l’arrêté précité ".

 

8 thermidor an X. -- Adjudication au rabais de la perception des cotisations directes de l’an XI au citoyen Jean Bouchez l’ainé, qui a mis le rabais à 2 centimes par franc.

Le montant total de ladite contribution était de 4.185 fr.02 ; la somme venant au percepteur était de 83 fr.70.

Mais il est dit plus loin que le rôle exact des contributions pour l’an XI était de :

 

Fr. c.

Contributions directes...................................3.782 46

Personnelle et mobilière...................................424 71

Portes et fenêtres...............................................161 70

------------

Total............... 4.368 87

 

27 thermidor an X. -- Location de la pêche et de la chasse pour 3 ans sur le territoire ; -- de la chasse partout le finage, réserve faite des vignes dont la chasse est défendue en tout temps, en se conformant aux lois et réglements pour le temps prohibé, qui est depuis le 12 germinal (1° avril) jusqu’après les récoltes, sans qu’aucun propriétaire puisse l’empêcher pendant le temps de son adjudication.

" L’adjudicataire ne pouvait cependant empêcher les propriétaires riverains dudit ruisseau de pêcher ni de chasser sur leurs terrains seulement, mais ils ne pourraient chasser ni pêcher sur celui de leur voisin ".

L’adjudication a été faite pour 24 francs par an à Louis-Joseph Emard et à Louis-Prudent Adam, par le maire seul.

 

25 fructidor an X. -- Ban de vendange.

Il y en a du reste tous les ans,qu’il est inutile de rappeler. Voir aux 21 août 1790 et 28 août 1822 comment se pratiquaient les bans de vendange.

 

8 frimaire an X. -- Adjudication de la garde champêtre du territoire de Villers-aux-Vents pour 4 centimes à lever chez ceux qui exploitent sur chaque journeau qu’ils possèdent, emblaves, vignes, légumes de toutes sortes.

 

27 frimaire an X. -- Arrêté par le Préfet du compte du citoyen Claude Féry de sa gestion comme agent de la commune de Villers depuis le 1° germinal an IX jusqu’au 1° frimaire an VII.

 

Les renseignements qui précèdent ont été puisée dans le premier registre de la municipalité ; j’ai noté dans le deuxième :

 

19 nivôse an XI (1802). -- Nomination par le Préfet de 5 membres du conseil municipal, dont Nicolas George, curé, en remplacement de 5 autres, parmi lesquels Claude Féry, qui avaient refusé d’assister aux séances ; les nouveaux nommés devaient en coséquence remplir leurs fonctions, mais après qu’ils auraient fait la déclaration exigée de tous les fonctionnaires publics par la loi du é& nivôse an VIII.

 

Prestation de serment. -- Il y était inscrit en 1802 une prestation de serment faite entre les mains du Préfet par le curé François Vallon, qui avait été nommé à la succursale de Villers par Mgr l’Evêque de Nancy.

A noter que la paroisse de Villers-aux-Vents fut soumise à la juridiction spirituelle et religieuse :

Pendant 13 siècles et dès le V° siècle ou tout au moins depuis son origine et jusqu’en 1790, du doyenné de Robert-Espagne, de l’archidiaconé de Rinel ou Risnel (commune du Bassigny entre Gondrecourt et Langres) et du diocèse de Toul dont l’évêque portait le titre d’apôtre des Leuquois ;

En 1801, du diocèse de Nancy ;

Et en 1822 seulement, de l’évêché de Verdun, archevêché de Besançon et doyenné de Revigny.

L’abbé Vallon fut nommé curé de Villers en 1802 par l’évêque de Nancy, et à partir de cette date on perd la trace du curé Nicolas George, dont la nomination de membre du conseil municipal à la même époque semble indiquer, comme je le crois, qu’il est rentré dans la vie civile.

Il n’avait pas abandonné ses paroissiens pendant la Révolution, et tout en prenant les engagements et en prêtant les serments qu’on lui imposait, il continua à remplir, de son mieux, ses fonctions dans l’enceinte de la " ci-devant Eglise ".

Il jouissait, semble-t-il, de la confiance de la population, qui parait être restée indifférente aux événements qui se sont succédé et n’avoir cherché qu’à vivre tranquillement dans son coin, ignorée autant que possible et sans manifestation tapageuse.

Mais il faut bien le dire : l’abbé George a été un curé constitutionnel ; il fut en cela de l’avis de la majorité des curés des paroisses rurales de Lorraine, qui se soumirent, en apparence pour la plupart, au nouvel état de choses tout en continuant à prêter leur ministère aux fidèles pour la pratique de la religion catholique.

Les déclarations ci-dessus de l’abbé George des 30 vendémiaire et 10 brumaire an IV ne laissent aucun doute à cet égard, et il n’y eut aucun donc rien de changé au point de vue de l’exercice du culte.

Un de ses voisins, l’abbé Villers, curé et commandant de la garde nationale de Bussy-la-Côte, a, du reste, expliqué dans une brochure, éditée par la Société des Arts et des Lettres de Bar-le-Duc, la portée du serment civique des pr^tres de Lorraine.

 

30 messidor an XI. -- Adjudication au rabais de la perception des contributions directes de l’an XII (foncière, personnelle-mobilière et portes et fen^etres), à charge de verser une fois par mois chez le receveur à Bar et de fournir un cautionnement en immeubles égal au quart des contributions.

Ladite perception a été adjugée à Jean-François Collignon, à raison de 3 centimes par franc, soit pour 4.079 fr. 05 de contributions : 122 fr. 37.

 

21 septembre 1806-- Les nominations de maître d’école étaient assez fréquentes ; en voici une à titre d’exemple :

Le conseil municipal faisait passait un examen au candidat ; on lui demandait " des marques de ses sciences et capacités et après avoir examiné sa lecture, écriture et l’arithmétique qu’il pouvait savoir et autres sciences nécessaires ", si on le jugeait digne de remplir la place on fixait les prix et on prenait une délibération dont on donnait connaissance aux habitants et pères de famille assemblés sur la place publique.

En 1806, le prix demandé consistait en " 1 franc " par chaque ménage faisant feu dans la commune, et si il arrive que l’on porte l’eau bénite tous les dimanches comme ci-devant, il lui sera payé en outre par chaque ménage (il y en avait une centaine) 25 centimes, pour les offices, fêtes et dimanches, sonner la messe et vêpres, remplir les fonctions de chantre à l’église, ainsi que de dire les prières tous les dimanches matin, ainsi que de sonner Angélus matin, midi et soir ; en outre, il a demandé 0 fr.50 pour ceux qui écriront, pour l’écolage, et 0 fr.40 pour ceux qui n’écriront pas et par mois, sans préjudice du bois qu’ils apporteront et à charge par lui de tenir les écoles régulièrement sans intervalle depuis le 1° novembre jusqu’à Pâques, à commencer tous les jours à 6 heures jusqu’à 11 heures et de 1 heure à 5 heures du soir, sans qu’il puisse faire aucun travail que ce puisse être. Ceux qui voudront lui envoyer leurs enfants après ledit temps traiteront à l’amiable.

" Les habitants ont promis de le payer quartier par quartier et il s’oblige de se loger à ses dépens avec une salle d’école saine et bien clarteuse, de s’acquitter fidèlement des devoirs de son état tant envers les habitants qu’envers M. le curé et d’apprendre aux enfants masculin et féminin à lire, écrire et calculer, de les contenir le mieux qui lui sera possible dans son école, les rues et à l’église suivant l’honnêteté et la bienséance, enfin leur apprendre tout ce qu’il croira leur être nécessaire s’il le peut, au moins faire son possible ".

En 1821, on procède de la même façon, mais le maître d’école fournit le bois nécessaire pour le chauffage de l’école, et par contre il lui est accordé 70 centimes par élève et 10 centimes en sus pour les " écrivains ".

16 janvier 1808. -- Certificat du maire, de l’adjoint et d’un membre du conseil municipal qu’ils ont fait la quête pendant le courant de novembre 1807 au profit des incendiés du département de la Meuse, et que ladite quête a été versée à leur profit pendant le mois de décembre ; elle se montait à 48 francs, versés par le maire au receveur de l’hospice de Bar, en conformité de l’arrêté de M. le Préfet de la Meuse du 26 brumaire an XIV (1805).

 

3 mai 1816. -- Pour satisfaire à un arrêté du Préfet, le maire certifie qu’il n’existe dans la commune, depuis qu’il est entré en fonctions, aucun signe des gouvernements anarchiques, ni de celui de l’usurpation, tels que drapeaux et cocardes tricolores, faisceaux, aigles, bustes, gravures, tableaux, cachets, timbres, armoiries, emblèmes, inscriptions arbre dit de la Liberté, ni en magasin qui soit susceptible de transport, et que le drapeau blanc existe sur l’église.

 

12 mai 1816-- Sur la convocation du maire, le conseil municipal délibère sur la liquidation à faire des fournitures qui ont été faites par réquisitions pendant l’événement de la guerre de 1815, en vertu de l’arrêté du Préfet du 12 février dernier.

" Après avoir pris connaissance de toutes les fournitures et denrées qui ont été achetées à prix d’argent et après avoir fait l’estimation, nous avons trouvé que le montant des marchandises qui ont été fournies par notre commune pour l’approvisionnement des places fortes, des lieux d’étapes ou de gîte et magasins de réserve, s’élève à 1.610 fr.50 à répartir au marc le franc de toutes les contributions foncières, personnelles, mobilières et de patente sur tous les contribuables et forains et que les fournitures faites pour la nourriture des troupes logées et cantonnées chez l’habitant sont de 1.815 francs qui seront payées par les habitants domiciliés dans la commune (arrêté du Préfet du 11 avril 1816), savoir :

 

DÉTAIL :

Fr. c.
 

I. Une pièce d’eau-de-vie délivrée à Verdun (51 kil.).............................................303 

Deux pièces de vin délivrées à Verdun................................................................

180 

20 quintaux de foin délivrés à Sedan (environ 150 kil.)......................................

200 

50

 

------

A reporter................................

683 

50

 
 

Report.......................................

683 

50

Vache fournie pour Revigny................................................................................

80 

Vache --- ..................................................................................

110 

Vache --- ...................................................................................

90 

Vache fournie pour Lahécourt (sic).....................................................................

100 

Vache fournie pour Revigny.................................................................................

90 

Vache fournie pour Laymont...............................................................................

110 

Veau.......................................................................................................................

10 

Veau.......................................................................................................................

2 chevaux garnis et voiture à deux roues.............................................................

229 

Vache fournie pour Laymont...............................................................................

100 


 

 




TOTAL..............................

610 

50

 

II. Sous un 2° paragraphe, voici quelques chiffres qui entrent dans la composition des 1.815 francs, montant des fournitures faites pour l’entretien des troupes logées chez l’habitant :

 
 

Vache fournie pour Villers-aux-Vents.................................................................

 

105

Vache --- --- .................................................................

 

90

"

Vache --- --- .................................................................

 

60

"

Vache --- --- .................................................................

 

87

"

Vache --- --- .................................................................

 

84

"

Vache --- --- .................................................................

 

94

"

Vache --- --- .................................................................

 

90

"

Vache --- --- .................................................................

 

80

"

Vache --- --- .................................................................

 

100

"

Vache --- --- .................................................................

 

60

"

Vache et un mouton --- ..................................................................

 

96

"

Deux vaches --- .................................................................

 

138

"

100 livres de viande --- .................................................................

 

40

"

Vache et deux moutons --- .................................................................

 

98

"

Vache --- --- .................................................................

 

104

"

Vache et un mouton --- .................................................................

 

94

"

Vache --- --- ................................................................

 

88

"

2 moutons --- ................................................................

 

16

"

1 mouton --- ................................................................

 

9

"

1 mouton --- ................................................................

 

9

"

2 moutons --- ...............................................................

 

19

"

1 mouton --- ...............................................................

 

6

"

2 moutons --- ..............................................................

 

19

"

 
 

5 moutons fournis pour Villers-aux-Vents..........................................................

 

40

2 moutons --- ..........................................................

 

15

3 moutons --- ..........................................................

 

30

2 moutons --- ..........................................................

 

18

"

3 moutons --- ..........................................................

 

24

"

2 moutons --- ..........................................................

 

16

"

1 mouton --- ...........................................................

 

10

"

2 moutons --- ..........................................................

 

16

"

1 vache --- ..........................................................

 

60

"

 

30 octobre 1816. -- Cloche fondue à Bar par le sieur Royer, baptisée le 3 novembre suivant (poids 468 livres) par Fiacre Claude, curé de Laimont, a eu pour parrain François Féry, garçon, fils de Claude Féry, membre du conseil municipal, et pour marraine Caroline Champion, fille de Jean-François Champion, maire, lesquels lui ont donné le nom de Caroline.

(Il y avait alors à Villers 108 ménages).

 

21 mars 1817. -- Déclaration de grossesse dans les mêmes termes que celle du 16 septembre 1790.

 

18 octobre 1817. -- Arrêté nommant deux membres du bureau particulier de bienfaisance de la commune de Villers-aux-Vents.

 

18 janvier 1818. -- Il y avait 50 chevaux dans la commune et 110 manœuvres en état d’aller à la corvée.

" Il ne faut pas se méprendre sur le nom de manœuvres dont on s’est servi et il ne s’agit pas évidemment de 110 ouvriers de culture, car à Villers-aux-Vents on appelait manœuvres les petits propriétaires qui faisaient cultiver leurs champs et rentrer leurs récoltes par les laboureurs ; ceux-ci, peu nombreux - il n’y en avait que 8 en 1781-, avaient, chacun, un certain nombre de manœuvres, c’est-à-dire de clients dont ils labouraient les terres ".

 

28 août 1822. -- Il y a eu chaque année des bans de vendange. Le 21 août 1790 une adjudication a été faite au profit de deux habitants qui ont établis gardes et messiers des vignes (Voir ci-dessus).

La procédure ne parait pas avoir été la même depuis ; ainsi on aurait nommé pour experts, comme cela fut fait le 24 août 1822, trois vignerons propriétaires de la commune pour faire la visite et reconnaissance de la maturité des raisins et fixer l’ouverture de la vendange ; et le 28 août 1822 voici le procès-verbal des trois experts qui ont estimé que la vendange pouvait être faite le 31 août :

" Nous B. P. et M. tous trois nommés experts pour faire la visite et reconnaissance de la maturité des raisins en la présente année et fixer l’époque de la vendange, après nous être aujourd’huis transportés dans les différents contrées de vigne situées sur ledit finage et avons examiné la naturité des raisins, nous avons arrêté que l’ouverture de la vendange serait faite en la présente année lundi prochain 31 du courant dans toutes les contrées du finage sans aucune exception. Nous faisons défense d’aller grapiller dans aucune contrée de vignes et en quel temps que ce puisse être sous peine d’amende, le garde champêtre est tenu de surveiller et de dresser procès-verbal contre les contrevenants. Fait et arrêté par nous experts soussignés les jour, mois et an que dessus ".

C’est une exception que la vendange en 1822 ait pu être fixée au 31 août ; il arrivait aussi que le jour de la vendange n’était pas le même pour toutes les contrées de vignes, la maturité se trouvant plus avancée dans un endroit que dans l’autre.

Voilà tout ce que j’ai noté sur les carnets et registres des archives de Villers-aux-Vents.

 

Julien FÉRY.

Notaire honoraire.